11/02/20

L’histoire d’un métier : Ambulancier

Infographie

L’histoire d’un métier : Ambulancier

 

De tous temps le transport sanitaire, de malades ou de blessés, a été une problématique pour tous les pays du monde.

Aujourd’hui le métier d’ambulancier est défini ainsi par le Ministère des Solidarités et de la Santé :

« Il assure, sur prescription ou en cas d’urgence médicale, la prise en charge et le transport de malades et de blessés dans des véhicules de transport sanitaire adaptés pour des raisons de soins ou de diagnostic.
Ce professionnel connait l’état d’urgence de ses malades. Il se renseigne sur le degré de gravité des patients et leurs types de blessures. L’ambulancier est au service des malades. Il veille à leur confort, les installe durant le trajet et peut intervenir en cas d’urgence pour prodiguer les premiers secours.
L’ambulancier doit veiller à l’entretien de son véhicule et à la stérilisation du matériel. Egalement, il peut également assister le malade pour les formalités d’entrée et de sortie. »

On commence à trouver quelques traces des prémisses du métier d’ambulancier lors de l’antiquité. Si certains des peuples de l’âge de Bronze exécutaient leurs blessés sur le champ de bataille des nations comme l’Egypte ou l’Empire Romain, préféraient évacuer leurs blessés.

Les premiers ambulanciers sont simplement des soldats soutenant ou transportant leurs camarades. Ce sont les romains qui finirent par mettre en place une véritable organisation. Hiérarchisée, elle était composée de médecins et d’auxiliaires chargés des premiers secours et du transport.

 

Ambulancier, une invention militaire

 

A la suite de la chute de l’Empire Romain, il faut donc attendre 1590 et le règne d’Henri IV, pour que l’armée royale Française affecte officiellement du personnel au relevage et transport des blessés. Seulement du personnel néanmoins, le matériel quant à lui était réquisitionné sur place selon les besoins. Les caisses d’artillerie amenaient les munitions avant d’être réutilisées pour transporter les blessés une fois vides.

Deux siècles passèrent avant que le ministère de la Guerre cherche à créer les premières ambulances. C’est le 12 Novembre 1792, qu’il donna à ses concitoyens un mois pour proposer des modèles de voitures réunissant « la commodité des malades à la solidité de la construction ».

« Le Ministre de la guerre prévient ses concitoyens qu’en exécution du décret de la Convention Nationale du 12 de ce mois, qui ordonne l’établissement aux armées, de voitures couvertes et suspendues pour le transport des malades et des blessés. Les charrons et autres artistes sont invités à proposer, d’ici au 30 de ce mois inclusivement, des modèles de voitures qui réunissent la commodité des malades à la solidité de la construction. Tous les modèles seront examinés par le conseil de santé des hôpitaux militaires, assisté de plusieurs artistes et l’auteur du modèle qui sera préféré obtiendra une récompense de la somme de 2000 livres. »

Mais l’ancêtre de l’ambulance ne se trouvait pas dans les 28 modèles qui furent étudiés, puis recalés après 3 mois de délibération.

 

Dominique Larrey et Pierre-François Percy : les pères fondateurs de l’ambulance

 

Il a donc encore fallu attendre 1794 et le chirurgien militaire Dominique Larrey, pour voir la naissance des premières ambulances. Ces ambulances, dites « volantes », pouvaient suivre les soldats sur le champ de bataille. Elles prenaient en charge les blessés afin de les rapatrier vers les zones de soin. Mais ce n’était guère qu’un chariot couvert, tiré par deux ou quatre chevaux, avec un système de brancard coulissant sur des cylindres. Les ambulanciers étaient appelés des « Despotats », militaires et secouristes ils conduisaient ces ambulances puis partaient à pied relever toutes les victimes, sans distinction de nationalité ni de grade.

Quelques années plus tard son confrère, le chirurgien militaire Pierre-François Percy, fut à l’origine du concept d’ambulance médicalisée. Un véhicule équestre qui installait les médecins à califourchon sur un coffre dans lequel était entreposé le matériel médical.

En 1813, Dominique Larrey et Pierre-François Percy unissent leurs efforts pour créer la fonction de brancardier militaire. Ils conçoivent ainsi un brancard démontable dont chaque hampe était constituée par la lance d’un brancardier militaire.

Pendant des siècles, ambulances comme ambulanciers furent exclusivement destinés à un usage militaire. C’est la ville de Paris qui décide, en 1881, de se doter d’un service d’ambulances médicalisées destiné au transport des blessés sur la voie publique. Cette mesure, à l’initiative de Victor Hugo et du Dr Henri Nachtel à l’époque conseillers municipaux de la ville de Paris, permet de créer le Service des Ambulances Municipales, ancêtre du SMUR.

Une année plus tard suite à une épidémie de variole, Paris met en place le Service des Ambulances Municipales. Trois ambulances confiées à des infirmières ambulancières et destinées au transport de malades contagieux vers l’Hôtel Dieu.

 

Transport sanitaire civil et réorganisation : les bases d’un métier

 

Après de nombreuses réorganisations, en 1941 c’est dorénavant l’Assistance Publique qui gère le Service des Ambulances des Hôpitaux de Paris. C’est le début des sociétés privées de transport sanitaire.

Mais il faut attendre le 10 Juillet 1970 pour qu’une loi structure la profession d’ambulancier. Puis 1973 pour la mise en place de l’Agrément des Entreprises de Transports Sanitaires et du Certificat de Capacité d’Ambulancier (C.C.A).

 

En 1973, la Croix de Vie est créée suite à une réclamation de la société nationale de la Croix Rouge Américaine. Celle-ci estimait que la croix orange, alors affichée sur les ambulances du nouveau continent, était bien trop similaire à la sienne. L’étoile ou croix de Vie est alors conçue par Leo R. Schwartz, responsable du département des urgences du Service de la Sécurité Autoroutière. Elle a été adaptée du symbole d’identification médicale de l’American Medical Association. Elle est désormais le symbole associé au personnel des services médicaux d’urgence.

Les six branches de la Croix de Vie ont toutes une signification :

  • Repérage
  • Alerte
  • Intervention
  • Secours sur place
  • Soins durant le transport
  • Le transfert au centre hospitalier

 

Si le métier a bien évolué depuis l’antiquité, il continue de s’adapter aux changement sociétaux comme technologiques. Et garde les mêmes valeurs fondamentales que les Despotats de 1794 : secourir sans distinction avec rigueur, sang-froid et prévenance.

 

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