14/04/20

Pour Montaury Ambulances, il est urgent que la profession évolue

Pour Montaury Ambulances, il est urgent que la profession évolue.

 

Comme les autres ambulanciers dont les transports non urgents ont été arrêtés, le gérant de l’entreprise nîmoise Montaury Ambulances a perdu 70 % de son chiffre d’affaires. Il tient grâce à l’engagement de ses salariés mais ne pourra pas se passer à terme d’une aide de l’Etat.

Gérant de Montaury Ambulances à Nîmes (Gard), Marc Mandet a repris en 2010 cette entreprise créée fin 1992. « Elle avait alors sept à huit salariés. Nous en avons aujourd’hui 32 et 12 véhicules, dont huit ambulances et quatre véhicules sanitaires légers, explique-t-il. Lorsque le réseau Carius m’a contacté, je ne savais pas trop, je voulais garder mon indépendance. » Il l’a pourtant rejoint dès 2017 : « J’ai été le premier dans le Gard et j’en suis très content. » Marc Mandet avait un avocat et un expert-comptable qui l’aidaient à suivre l’évolution de la réglementation, mais « le réseau va plus loin, il exerce une véritable veille, on est au cœur du métier, au courant des négociations en cours et on peut avoir une vision à long terme », affirme-t-il.

Concurrence déloyale

Pour lui, il est urgent que la profession évolue. « Elle est très réglementée mais pas contrôlée. C’est tout et n’importe quoi. Par exemple, je suis certifié ISO, ce qui implique pas mal de procédures supplémentaires tant en matière réglementaire que de désinfection. Or, il y a des gens qui ne respectent pas tout cela », dénonce-t-il. La question des gardes préfectorales – qui permettent aux autorités de disposer d’un véhicule à toute heure de la nuit -, « dont la tarification n’a pas bougé depuis quinze ans alors que la législation sociale a beaucoup changé », fait aussi partie de ses préoccupations.

Mais dans l’immédiat, c’est l’arrêt complet des transports non urgents qui le préoccupe. « Nous avons dû mettre en place le chômage partiel, la Direccte tarde à répondre et il n’est pas sûr que cela soit adapté à tout le monde. Certes, on ne nous interdit pas de travailler, mais quand on arrête 70 % de son activité il y a quand même un sujet », plaide Marc Mandet. Il tient aussi parce que ses salariés sont « très impliqués et engagés, ils ont pris des congés, des jours de repos mais c’est très très compliqué. Nous n’en sommes qu’au début et plus cela durera, plus ce sera difficile. On nous parle de report de charges mais ce n’est qu’un report. Les ambulances arrêtées, c’est de la perte sèche, ce qui est perdu est perdu. Il faut que l’Etat nous aide », conclut-il.

Par Dominique Malécot

Publié le 13 avr. 2020 à 12h02

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